Nouvelles du Niger
D'immenses collines rompent la platitude du désert dans le nord du Niger : celles-ci ne sont pas naturelles, mais constituées de millions de tonnes de déchets en partie radioactifs accumulés pendant plus de quarante ans par la mine d'uranium d'Akouta. La compagnie minière d'Akouta (Cominak), exploitée à partir de 1978 près d'Arlit par le groupe français Areva, devenu Orano, a fermé en 2021 pour cause d'épuisement de ses réserves, après avoir produit 75 000 tonnes d'uranium. Son réaménagement, d'un coût de 150 millions d'euros, est en cours et doit durer 10 ans, suivi par au moins cinq ans de surveillance environnementale.
L'armée nigérienne a affirmé vendredi avoir tué quinze djihadistes présumés lors d'une << riposte >> menée avec des soldats fançais de l'opération française Barkhane dont Emmanuel Macron a annoncé le départ. L'opération s'est déroulée près d'Anzourou (Ouest) dans la zone des << trois frontières >> entre Niger, Burkina Faso et Mali, théatre depuis 2017 d'actions sanglantes de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).
Le lieutenant-colonnel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi mercredi (16 février) président du Burkina Faso par le Conseil constitutionnel. Le lieutenant-colonnel Damiba, 41 ans, avait pris le pouvoir le 24 janvier à Ougadougou après deux jours de mutinerie dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notament de ne pas avoir mis fin à la violence djihadiste qui frappe le Burkina depuis sept ans. Il a mis en place une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a pour priorité la sécurité.
Déjà bloqué plusieurs jours par des manifestants au Burkina Faso, un convoi militaire fançais de la force Barkhane se ,rendant à Gao, au Mali, a de nouveau été pris à partie samedi, à Téra, dans l'ouest nigérien, où des heurts ont fait deux morts au moins et une vingtaine de blessés, selon le gouvernement nigérien. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie et situer les responsabilités, selon le ministère nigérien de l'Intérieur. "Aucun soldat français n'a été blessé", a fait savoir l'état-major de l'armée française mais "deux conducteurs civils du convoi ont été blessés par des pierres et des camions civils endommagés."
Un bilan, encore provisoire faisait état lundi 8 novembre d'au moins 18 personnes tuées dans l'effondrement d'une mine d'or artisanale,
dimanche, dans la région de Maradi au sud du Niger, près du Nigeria. Sept autres personnes ont été hospitalisées. Les opérations de secours
se poursuivaient et il n'était pas exclu que des ouvriers soient encore coincés, au fond des trous. Découvertes il y a quelques mois, les mines de Garin-Liman attirent des milliers d'orpailleurs artisanaux qui viennet tenter leur chance.
Dans la journée de lundi, alors que des Nigériens cultivaient leur champ dans l’ouest du pays, des
hommes à moto, des djihadistes présumés sont arrivés et leur ont tiré dessus. Cette sanglante attaque a coûté
la vie à 37 personnes, dont quatre femmes et treize mineurs. Quatre femmes ont également été blessées, selon un élu local.
Le village de Darey Daye, où a eu lieu ce massacre, avait déjà été visé en mars et 66 personnes avaient été abattues. Il
est situé dans la région de Tillabéri, dans la zone dite des trois frontières entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali,
théâtre de violences djihadistes régulières.
Depuis le début de l’année, des djihadistes présumés multiplient les assauts sanglants contre des civils dans le département de
Bani-bangou, une zone enclavée dans le nord est de la région de Tillabéri.
L’O.N.G. Human Rights Watch (HRW) avait estimé la semaine dernière à plus de 420 le nombre de civils tués depuis le début de
l’année dans l’ouest du Niger, dans des attaques menées par des groupes djihadistes, qui ont également contraint
des dizaines de milliers de personnes à fuir de chez elle.
Parmi les victimes, on compte des chefs de village, des imams, des handicapés et de nombreux enfants dont certains ont été exécutés
après avoir été arrachés des bras de leurs parents, relevait l’O.N.G.
Selon des bilans officiels, 307 civils ont été massacrés entre janvier et mars dans l’ouest du Niger : 100 en janvier à Tchoma Bangoi
et Zaroumadereye, 66 dans les attaques du 15 mars, et 141 le 21 mars dans des localité, hameaux et campements de la région de Tahoua,
également proche du Mali. Dans le sud est, le Niger doit également faire face aux atrocités des djihadistes Nigérians de Boko Haram
et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).